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Lesbienne, femme, sœur, amie…Toujours à la Burundaise !

Photo de uncoveredlens provenant de Pexels

Ma première relation avec une fille se passa dans un pensionnat. J’avais environ 19-20 ans. Presque 10 ans après, 27-28 ans et avec un aussi lourd secret dans mon cœur, ma propre famille m’a reniée et mise à la porte. Pourtant, j’avais essayée de changer et ça n’avait pas marcher. A mon travail d’aide-enseignante dans une école catholique, cette juteuse nouvelle n’avait pas tardé à se murmurer dans toutes les oreilles. Les religieuses avaient commencées à me soupçonner. Je fus finalement renvoyée. Aujourd’hui, je sais que je ne peux changer qui je suis réellement et ma plus grande peur, c’est de finir un jour en prison.

Lesbienne mais femme d’abord

Etre une femme, dans la société burundaise, ça se résume encore et malheureusement à deux rôles: Être mère et un pilier de l’économie familiale et nationale. La deuxième partie, je ne comprends pas beaucoup ce que ça veut dire. Nombreuses femmes burundaises ne profitent pas du fruit de leur travail. Elles vivent dans des situations de pauvreté précaire et ne jouissent même pas de la considération sociale qu’elles méritent. En cause, les stéréotypes, les discriminations mais aussi malheureusement, le patriarcat dans tout son absurdité. Tout cela se retrouve profondément ancré dans la culture burundaise et oriente les conversations et les mentalités. Ainsi la femme Burundaise, qu’elle soit lesbienne, bisexuelle, transgenre ou encore hétérosexuelle, se trouve placée en second rang par cette même société patriarcale qui voudrait qu’elle soit un pilier de l’économie familiale et nationale. Je reste souvent confuse !

Félicitation, vous êtes lesbienne. Pensez à changer alors !

Si vous vous pensez lesbienne, soyez avertie de tout ce qui peut vous arriver dans cette société où l’homme garde le dernier mot voir même la pleine liberté de dire aux femmes ce qu’elles doivent faire de leurs vies, de leurs corps et pire comment elles doivent vivre leur sexualité. 

Comme si ce n’était pas suffisant, il y a ensuite les éternelles conversations  » bienveillantes  » de la part de tout le monde. Comme un enfant, on vous fait comprendre que vous avez perdue la tête et que vous ne réfléchissez pas assez sur votre propre vie. Ou encore, qu’il y a un espoir…pour que vous changez en une femme soumise, hétérosexuelle et qui va aider à perpétuer toutes les situations toxiques ci-haut citées. “Es-tu vraiment lesbienne?” “Vas-tu vraiment épouser une femme?” “comment allez-vous avoir des enfants?” “comment faites-vous l’amour avec votre partenaire? ». Cela, c’est si vous n’entendez pas des choses comme “être lesbienne, c’est un péché contre Dieu…Dieu n’aime pas les gens comme vous…Vous êtes damnées…Les gens comme vous ne méritent pas de vivre,etc.”

C’est exactement à cause de toutes ces situations négatives que, de nombreuses femmes lesbiennes finissent toxicomanes, avec des problèmes de santé mentale ou encore avec d’autres mauvais comportements. Mais cela, c’est quand vous avez la chance. Vous pouvez aussi vous faire violer…par des gens de votre propre famille, pour vous “ aider ” à guérir. Vous voyez parce qu’on vous considère malade. Dans d’autres cas, vous serez obligé de vous mariez par force.

Restez avisée et résiliente. Tout est à construire

Exister comme femme lesbienne n’est pas cadeau donné. Si ce n’est pas l’ensemble des défis rencontrés en tant que femme, ça sera des problèmes d’acceptation personnelle de votre sexualité, ou encore, ça en sera pour votre famille et sinon, un problème de société.

Les situations de violences et autres logiques discriminatoires sont héritées de plusieurs contextes incluant les normes misogynes et sexistes dans la culture Burundaise. En tant que des systèmes répressives, le patriarcat autant que l’homophobie restent des constructions sociales qui se sont établies avec le temps. Ainsi, la solution pour soutenir l’équité de tous, c’est commencé à comprendre que votre implication à définir, redéfinir et vivre, ce que vous voulez comme vie est important pour vous et nombreuses autres femmes lesbiennes ou non. Soyez encore plus femme, soyez encore plus lesbienne, soyez encore plus Burundaise mais informez-vous, éduquez et engagez-vous à soutenir les autres femmes dans le besoin !

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