Dans le quotidien de nos vies, plusieurs choses ont la susceptibilité de nous rendre fier. Notre travail, les projets entrepris et qui ont réussis, la famille, les amis, etc. La fierté est aussi à propos de nous-même et de la vie que l’on mène. Cette dernière n’est pas toujours facile à comprendre et à atteindre.
Les différentes sociétés dans lesquelles nous vivons ont été façonnées par la main de la comparaison et de la discrimination. On a tout le temps cette soif de vouloir nous mettre sur une balance pour peser nos choix mais aussi pour discriminer ceux qui ne se conforme pas aux critères du normal ou du “qui pèse plus que qui?”.
Trouver sa marque, afin de réussir !
Etre artiste est une chose, être queer et artiste en est une autre. Je pensais pouvoir me laisser guider par cette flamme de passion pour exprimer et partager avec le public toutes les belles choses qui bouillonnaient en moi. J’avoue que ce n’était pas du tout déplaisant au début. Mais alors, cette partie de moi que j’avais toujours voulu retenir à commencer à vouloir se faire entendre. Comme une bête que l’on n’arrive pas à contenir, je n’ai pas su la réprimer comme avant. Et les explications, les questionnements ont commencé à surgir. Pourquoi ceci, pourquoi cela. Je sentais ce regard consistant se poser sur tous les différents choix que je faisais.
Faire ou ne pas faire, on est toujours à la merci du jugement. Grandir, crier pour se faire entendre, faire ses preuves pour être accepté, être soutenu, être pris en compte. Je savais très bien que la vie n’était pas un jeu de débutant, j’en ai toujours eu conscience. Mes parents me l’ont toujours fait comprendre. Mais peut-être qu’ils ont dû oublier de mentionner un détail par ignorance, j’allais devoir me battre non seulement pour me trouver une place, mais aussi pour exister, la plus féroce des batailles.
Je me suis expliqué, jusqu’à ce que je n’en puisse plus et que j’arrête. Pourquoi expliquer l’art? Elle est elle-même une absurdité dans son ensemble. On est artiste point barre. Quand cette révélation m’est venue, oh ! Comme j’ai commencé à respirer. Ma différence m’a servi d’exception. Mes choix ont commencé à me servir de marque. Les gens continuent à parler mais tant qu’ils paient pour venir voir mes spectacles, je suis absolument confortable.
Je suis alors je vis…
Il n’y a pas plus difficile dans ce monde que de trouver ses pas et d’implanter sa marque, étant donné le monde dans lequel l’on vit. La conformité nous sert de zone de confort. Ce qui brille nous donne l’espoir d’un jour réussir sans pour autant faire l’effort d’y mélanger notre personnalité. Ceux qui ne se conforment pas aux standards du normal sont bons à discriminer. L’art m’a servi de refuge durant mon adolescence, durant mes années d’incompréhension et de rejet tant physique que psychologique. Cette opportunité me rappelle toujours que j’ai un monde à construire et un chemin à paver, pour moi, pour les autres. J’en suis très heureux.
Queer est ma marque, ma fierté !