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Témoignages: Marc et Reagan, deux mondes, les mêmes faits..

Mon nom est Marc, j’ai 25 ans, je suis né et grandi à Kinshasa. Je viens d’une famille de 8 enfants dont je suis l’avant dernier. A 8 ans, mon oncle maternel qui avait 17 ans a abusé sexuellement de moi. A 10 ans mon orientation sexuelle commençait à se manifester petit à petit. J’ai commencé à fleurter avec des garçons du quartier jusqu’au jour où j’ai été surpris avec un autre garçon en plein ébat sexuel. C’était le début de mon calvaire. Ça a été une grande déception pour mon père qui m’a vite chassé de la maison. Comme punition, il m’a envoyé chez mon oncle paternel qui était très méchant. Là bas j’ai été maltraité, on m’a coupé le robinet. J’ai perdu tous les privilèges familiaux que j’avais. Les gens du quartier où j’habitais se moquaient de moi à cause de mon orientation sexuelle. J’allais à l’école à pied malgré les nombreuses richesses qu’avait mon père. Quand j’ai eu mon diplôme d’état, je me suis résolu à révéler à ma famille mon orientation sexuelle.J’ai appelé ma famille et je leur ai révélé mon orientation sexuelle. Même si j’étais le plus intelligent de ses enfants, mon père n’a pas voulu entendre parler de ce choix que j’ai fait. Il décida alors de m’envoyer à Lubumbashi pour la poursuite de mes études universitaires. J’ai fini mes études mais au sein de ma famille, personne ne veut de mon retour à Kinshasa car ils estiment que je suis leur plus grande déception à cause d’une seule chose: Mon orientation sexuelle.

Photo de Team Maestroo provenant de Pexels

Mon nom est Reagan. Je viens d’une famille de 9 enfants dont je suis le cadet. Dès le bas âge, les femmes ne m’ont jamais attiré. Quand j’étais en 5ème année du primaire, j’ai été surpris en train d’embrasser un garçon dans les toilettes de l’école. J’ai été renvoyé et la famille a décidé de ne plus payer mes études car ils ne voyaient aucun avenir en un garçon qui aimait les hommes. A cause de mon orientation sexuelle, j’ai été banni de ma famille. On m’a accusé de sorcellerie et qualifié de tous les maux. Deux ans après, quand j’ai eu mes 14 ans, je suis allé me réfugier dans un quartier périphérique de la ville de Lubumbashi où nous nous sommes retrouvés dans une maison chambrette étant 4 personnes, sans rien à manger, presque pas de vêtements et sans argent. Presque tous vivions des cas similaires, nous étions rejetés par tous à cause de notre orientation sexuelle. La seule activité qui nous permettait d’avoir un peu d’argent était la prostitution. Quelques années après, j’ai commencé à me promener du côté des cités universitaires où j’ai rencontré un activiste LGBT qui faisait partie d’une organisation LGBT de Lubumbashi. Il m’a parlé d’un projet de lutte contre le VIH au sein de la communauté LGBT. J’ai commencé à fréquenter le drop in center où j’ai fait connaissance d’autres personnes qui ont vécu presque la même chose que moi et qui sont semblables à moi. Alors je me suis dit que j’étais normal. J’ai décidé de me faire dépister car je savais dans quoi j’ai vécu dans mon passé, je voulais connaître mon état sérologique. J’ai été testé positif au VIH mais grâce à Vision de l’Aigle ASBL, j’ai adhéré au traitement et actuellement ma charge virale est indétectable.

A la lecture de ces deux témoignages, ils paraissent identiques mais sont différents. Pour l’un tout comme l’autre, ces sont tous des cas de discrimination, stigmatisation et rejet familial mais le premier Marc est soutenu financièrement par sa famille tandis que l’autre Reagan ne l’est pas. L’important dans la vie de tout être humain, surtout pour nous les minorités sexuelles, c’est d’avoir un objectif et de faire un effort pour l’atteindre pour notre bien personnel et celui de notre communauté.

Peu importe ce qui peut nous arriver, nous devons rester concentrés sur les objectifs fixés et éviter de faire des erreurs qui, à la longue, seront impossible à corriger. Nous devrons fixer les limites à ne pas dépasser. Certes, pour le deuxième cas, il aurait pu éviter la contamination en ayant une sexualité responsable mais le manque d’information, d’attention à soi-même et le désespoir l’ont conduit à avoir ce tragique accident. Pour éviter ce genre de situations dans nos communautés, dans tout ce que nous sommes en train de traverser, nous devons rester forts, unis dans nos diversités et adopter un comportement responsable.

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