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La bague, l’amour et les contraintes de la conscience

Des déclarations d’amour, oh ! J’en ai vu plein dans ma vie. Ça m’a toujours paru romantique et parfois trop beau pour être vrai. Parce que Oui, n’est-ce pas fou lorsqu’une personne rencontre une autre, totalement inconnue, totalement différente, totalement contraire et se promettent de finir leur vie ensemble? Quoi qu’il en soit, j’ai toujours cru à ce genre de romance même si elle me paraissait lointaine. Du moins jusqu’à ce soir-là. 

 Le fameux soir… 

Tout était prêt avant mon arrivée. Je ne me doutais de rien, comment aurais-je pu. Les amis étaient tous réunis. Certains rigolaient et faisaient semblant de ne rien savoir et moi bêtement, je me suis fait duper comme un enfant. Il s’approche, met son genou à terre, sort le précieux bijou et prononce les fameux mots qui allaient liés nos cœurs. Mon bonheur était à son paroxysme, à cet instant. Je me voyais déjà former une grande et heureuse famille avec la personne que mon cœur avait choisie. Toute la nuit on a refait le monde, imaginant notre vie qui allait commencer ensemble. Tout me paraissait parfait, à ce moment. 

Au lendemain, la réalité me rattrapa. Comment partager ma joie avec une société pour laquelle ma seule existence est une abomination! Me voilà donc obligé de créer des histoires fondées de toutes pièces pour justifier ce soudain bijoux que j’abordais fièrement sur moi. Me voilà obligé de réduire la précieuse démonstration de son amour pour moi à un vulgaire bijoux de pacotille acheté au marché pour un sou. Est-ce désormais à cela que ressemblera mon futur? 

Vivons heureux, vivons cachés disent-ils! Mais que faire quand, tout en moi, refuse d’accepter cette fatalité? Que faire alors que ma seule envie est de crier au monde ma joie de voir nos vies liées pour l’éternité? 

Amour, oh ! L’amour…

Notre amour ne devrait pas venir avec autant de contraintes et sa manifestation ne devrait pas être source d’angoisse. Au contraire, il devrait être célébré et honoré car il n’est en rien différent de celui jugé « acceptable » par les bien-pensants qui se sont octroyés le droit de décider, pour soi, qui on devrait aimer et qui on ne devrait pas. A l’heure qu’il est, je vis caché et malheureux malgré le bonheur qui me submerge car je vis dans une société où ce dernier est vu comme un crime et cela, je dois vivre avec! Mais jusqu’à quand?

Sunzu David