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Homophobie: Regarde en l’air…Vois ce que tu peux voir.

Voté pour la première fois au Burundi en 2009, l’article 567 punissant d’une servitude pénale de trois mois à deux ans et d’une amende de cinquante mille francs à cent mille francs ou d’une de ces peines seulement, les relations sexuelles entre personnes de même sexe, est devenu l’une des force de base et un pilier de justification de nombreux cas de violence homophobe et de discrimination tant physiques que psychologiques, envers les personnes s’identifiant et/ou identifiées comme Lesbiennes, Gays, Bisexuel(les) et Transgenres, couramment connues sous la nomination de minorités sexuelles ou communauté LGBT.

Si le climat social par rapport à cette « délicate attention portée sur l’homosexualité » reste d’une tension palpable, des opinions « Pro africain », « Pro Culture », « Pro religion » et « Anti envahissement occidental » sont en même temps contradictoires à de nombreux autres discours et principes de vie sur le respect, la tolérance , l’égalité, etc. de la morale de base de nombreux burundais. Les haines vouées à l’homosexualité se nourrissent du jour au lendemain des conditions de vie politiquement et économiquement instables, des propos d’évangélistes et autres témoins de « la bonne nouvelle de Dieu pour tous» (à la rescousse de l’Afrique ?)  et surtout d’une marginalisation assez remarquable du travail des défenseurs de droits humains, et autres âmes de bien éveillées pour l’amélioration des conditions de vie des minorités sexuelles dans les sociétés locales. Souvent sans moyens d’accéder facilement à l’espace civique pour s’exprimer, s’organiser et mener des actions, ils sont aussi mis à l’écart dans le sphère de la société civile et doivent, souvent, fournir des efforts supplémentaires pour s’intégrer au même titre que les populations qu’ils défendent; ceci étant une condition ne facilitant pas les différentes actions de plaidoyer pour les droits humains qui sont des droits pour tous, les LGBT y compris.

caricature sur l’homophobie en afrique.

Alors que l’hypocrisie étatique (puisque garantissant des droits qu’elle n’arrive pas à faire respecter) fait toujours ses preuves pour plus d’un cas, elle reste un grave délit aux droits humains malgré les nombreuses ratifications de l’Etat burundais dans sa propre Constitution, aux conventions de l’E.A.C., de l’Union africaine, etc. A titre d’exemple seulement, dans un contexte local, la Constitution du Burundi garantit:

  • Dans son article 14 sur les valeurs fondamentales: « Tous les burundais ont le droit de vivre au Burundi dans la paix et dans la sécurité. Ils doivent vivre ensemble dans l’harmonie, tout en respectant la dignité humaine et en tolérant leurs différences.»
  • Dans son article 32 sur les valeurs fondamentales: « La liberté de réunion et d’association est garantie, de même que le droit de fonder des Associations ou Organisations conformément à la loi. »
  • Dans son article 62 sur les devoirs individuels : « Toute personne a le devoir de respecter ses compatriotes et de leur témoigner de la considération, sans discrimination aucune.»
  • Dans son article 67 sur les devoirs individuels : « Chaque individu a le devoir de respecter et de considérer son semblable sans discrimination aucune, et d’entretenir avec lui les relations qui permettent de promouvoir, de sauvegarder et de renforcer le respect et la tolérance. »

Si les organisations LGBT ne réussissent pas encore à s’enregistrer et à travailler ouvertement en identitaires de leurs objectifs(quoi que la loi le permettant), la communauté LGBT continue à évoluer dans des contextes de vies déplorables à la merci de « Qui veut donner ses avis sur comment ne pas être homosexuel .» Sans pouvoir d’expression sur les cas de marginalisation et de stigmatisation des LGBT, l’activisme burundais va pourtant dans une optique globale de réflexion sur l’impact de l’homophobie sociétale et étatique dans la vie de tous ces gens qui, traités et évoluant en citoyens de seconde zone, gardent pourtant leur droit au respect et à la dignité pour toutes les personnes humaines. L’homosexualité reste un fait de la sexualité humaine (quoi que restant tabou) et les répercussions négatives sur la vie des personnes homosexuelles ne doivent pas être ignorées,  du moment qu’elles régressent plutôt les droits humains dans la société burundaise en général.

« La règle d’or de la conduite est la tolérance mutuelle, car nous ne penserons jamais tous de la même façon, nous ne verrons qu’une partie de la vérité et sous des angles différents. » Gandhi
Homme politique, Philosophe, Révolutionnaire (1869 – 1948)

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