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La silencieuse histoire des gels lubrifiants

Le sujet a fait scandale, en Tanzanie, quand le ministère de la santé a décidé d’interdire toute vente et distribution de gels lubrifiants : « […] Parce que cela contribue à la promotion de l’homosexualité […] » a dit madame la ministre de la santé Ummy Mwalimu. La réalité se contraste autrement au Burundi. En tous les deux cas : des relations sexuelles entre personnes de même sexe, de la prévention contre les IST/MST/, le VIH/SIDA et des cadres incluant les droits humains sont des éléments sur une scène aussi silencieuse que confuse.

Dans l’entre parenthèse d’une sexualité de tout le monde.

Le sujet de l’homosexualité en ferait hurler plus d’un, chacun ses condamnations, chacun ses justifications. A la fin de la journée, les chiffres de contamination et d’expositions aux IST/MST, VIH/SIDA restent aussi inquiétants que les diverses injustices envers les minorités sexuelles. Mais bref, pratiques homosexuelles ou pas, c’est aussi une réflexion sur comment chacun conçoit les thématiques de diversité et de santé sexuelle. « C’est notre tradition. La sexualité, on la fait, on la vit, mais on n’en parle pas comme il le faut. La vraie vérité, on la cache souventa commenté Benny NDAYISHIMIYE, conseiller conjugal et sexuel au sein du Forum pour une éducation affective et sexuelle (FEDAS). La société reste noyer dans une mixture de « manque d’informations générale pour tous » d’une part et d’une « disponibilité d’informations penchées sur certains points » d’autre part. A la fin, c’est souvent une confusion totale et il en découle des suppositions/situations discriminatoires prisent, aujourd’hui, pour normales.

Bujumbura était sans Tabou…A la fin, il avait un baisé entre deux hommes !

 De la lubrification par ici, des discriminations par la !

La question se pose d’ailleurs : Pourquoi des pratiques sexuelles qui ont besoin de lubrifications ? Retour en cours de sexualité : Pendant le rapport sexuel, le corps humain produit un liquide facilitant le rapport, notamment la pénétration vaginal. Pour certains corps, sècheresse s’impose et hydratation est de besoin. Dans certains autres cas comme la pénétration anale, aussi bien pratiquée par les personnes hétérosexuelles qu’homosexuelles, il s’impose d’en mettre beaucoup ; car de ce côté-là, il n’y a pas de production corporelle du liquide facilitant le rapport. Le gel lubrifiant est, donc, un outil de santé public beneficiant à la gente féminine et aux HSH pour limiter les frottements, et ainsi la diminution des portes d’entrée du VIH.

Mais pourquoi alors, comme en Tanzanie, les gels lubrifiants ont cette image de « Fait pour les pratiques homosexuels»? Déjà que l’usage des gels lubrifiants n’a rien d’homosexuel ; C’est en partie peut être relatif à la pratique du sexe anal. Encore tabou, inconcevable, classé de perversion, la pratique est aussi très souvent attribuée à l’homosexualité, donc il ne faudrait point en encourager les pratiques. Le sujet en ferait hurler plus d’un, chacun sa condamnation et chacun ses justifications.

Que se passet-il vraiment au Burundi ?

Dans l’entre temps d’une suite d’évènements qui se sont passés depuis 2014 ; la bureaucratie s’impose et la santé de milliers de personnes en dépend malheureusement. Tout commence en 2014 quand le programme de lutte contre le sida, coordonné par le ministère de la santé (à travers le Conseil National de Lutte contre le SIDA_CNLS), a décidé de considérer les personnes HSH comme population clés dans sa lutte contre le VIH/SIDA. En les intégrants dans son plan stratégique ; le programme a pu contribuer à divers initiatives et rendre disponible les outils de prévention, Les gels lubrifiants notamment.

Fonctionnant, en parti, grâce à des financements du fond mondial ; En 2015, le CNLS est destitué de sa fonction de coordonnateur du programme à cause de problèmes de gouvernance interne. Elle fut, directement, remplacé par la croix Rouge Burundi. Depuis Janvier 2016, le processus de remise et reprise des fonctions a pris son cours. Pendant que la nouvelle coordination prenait place, les commandes de fabrication de nouveaux gels lubrifiants ont pris un grand retard. En effet, ceux distribués plus tôt expiraient à partir de Juillet 2016.

Rapport d’investigation sur les financements du Fonds Mondial au Burundi : SEP/CNLS (Rapport en Anglais)

Maintenant, des semaines se sont passées et la question se pose de plus en plus. « J’ai décidé d’aller en acheter en pharmacie et je pense que ça coute extrêmement cher, avec un prix allant jusqu’à 25.000Fbu (13USD) le flacon ; Je me demande comment font ce qui n’ont pas ces moyens financiers » commente Daniella dans une conversation privée entre amis.

Il ne serait point nécessaire de s’affoler sur un retour « en préhistoire » où les gens utilisaient l’huile de palme ou pire « un peu de salive » mais c’est, quand même, inquiétant de s’imaginer comment tout cela se passe pour l’instant. Le besoin est là et qui vit avec peut comprendre plus. En attendant, plus de semaines encore, l’espoir se porte sur qui peut comprendre la situation et y apporter contributions.

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