Qu’on l’admette ou pas, les discriminations dans le monde professionnel restent un fait incontournable que nul ne peut nier. Si certaines personnes cisgenres restent marginalisées et discriminées à cause soit de leur sexe, leur race ou de leur ethnie, il n’en ai pas moins pour les personnes homosexuelles ou transgenres. La vérité est que ces dernières restent toujours mises à l’écart à cause de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Ce qui me pousse ainsi à poser certaines questions que je juge assez importantes. Est-ce que les personnes faisant partie de la communauté LGBTQ+ au Burundi arrivent-elles à poursuivre leurs rêves sans aucun problème ? Comment arrivent-elles à surpasser les jugements et les opinions des personnes qui leur disent qu’elles n’ont aucun futur, aucun avenir devant elles?
Personne n’avait voulu lire son CV…
Dernièrement je me suis rendu dans une fête organisée par un ami gay. Il m’avait aussi invité en tant qu’une personne membre de la communauté LGBTQ+. Lors de cette fête, j’ai rencontré un ami de très longue date. Huit ans que l’on s’était perdu de vue. Quand je lui ai demandé ce qu’il était devenu, il m’a dit avec assurance “Je suis maintenant une femme de valeur”. Un petit sourire s’est échappé de mon visage. Il m’a raconté son parcours et sa transition en femme transgenre.Il m’a dit qu’il avait changé de nom et qu’il se faisait désormais appeler Ella. Je pense que j’étais fier de lui. Il n’a pas hésité, aussi, à me raconter à quel point la transition avait pu être dure pour lui. Aucun employé n’avait voulu de lui. Personne n’avait voulu même lire son CV. Toutes ces capacités et tout son potentiel étaient réduit au fait qu’il avait changé de nom et qu’il s’identifié desormais en tant que femme. Mais je me demande toujours comment est-ce que la capacité d’une personne à faire un travail peut se mesurer à son genre ou à son identité. Il était soit disant “anormale”.
Un comportement indigne des codes du profesionnalisme
Mon ami voulait être journaliste. Son rêve n’aurait pas dû lui être enlevé mais il l’a été. Pourtant, ma conviction est que toute personne capable d’offrir un travail de qualité ne devrait pas être mise de côté à cause de son orientation sexuelle, de ses convictions religieuses ou de sa vie privée. Après avoir fait des études dans le journalisme et après avoir acquis toutes les notions nécessaires pour travailler dans les métiers de ce domaine, mon ami aurait dû avoir au moins l’opportunité de prouver ses compétences.
L’orientation sexuelle d’une personne et sa capacité à accomplir un travail quelconque n’ont rien en commun. Pourtant ceci reste encore une excuse à portée de main pour les chefs d’entreprises qui veulent exclure une tierce personne non voulue. La réalité est que malgré l’avancée du monde actuel, les discriminations professionnelles basées sur l’orientation sexuelle persistent. Si nous envisageons dans le futur un changement concret et un épanouissement palpable pour tous les burundais, les personnes homosexuelles et transgenres y compris, nous nous devons d’adopter un changement plus égalitaire.
Le changement qui s’impose…
Le monde professionnel au Burundi reste toujours attaché à certains clichés conditionnés par les stéréotypes sociaux. Pour avancer vers un changement plus équitable, il est important de pouvoir séparer la vie privée d’une personne avec ce que cette personne peut offrir en termes de travail. Des critères de recrutements basés que sur l’expertise et les compétences d’une personne devraient être mis en place et surtout, ils devraient être respectés. Ces critères devraient être clairs et dépourvus de toutes sortes de discriminations, offrant ainsi des chances et des opportunités égales à toutes les personnes correspondant au profil voulu.
Cet expression a été faite à travers une soumission en ligne par: N.E.L. | » Un jeune homme vivant au Burundi avec beaucoup d’ambitions de faire venir les droits des homosexuels « . (Pour contacter l’auteur, veuillez laisser un message ici )
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