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Être Lesbienne, au Rwanda, Des années 80 à aujourd’hui !

Photo by Eye for Ebony on Unsplash

J’ai eue le privilège de rencontrer une lesbienne plus âgée et j’ai, tout de suite, été curieuse de connaître ses expériences et réalités. En tant que jeune lesbienne, je voulais comprendre son expérience dans ce moment ou il y a un nombre croissant de conversations dans les médias à propos d’une lesbienne plus âgée qui est née et a grandie à Kigali. Je voulais comprendre ses opinions sur les adolescentes en relation avec des femmes Lesbiennes Bisexuelles Queers (LBQ), comment se faisaient les rencontres avant les plateformes numériques ainsi que les différences des réalités d’hier et d’aujourd’hui. Son nom est Clarisse Muhoza* (les noms ont été modifiés pour des raisons de sécurité), elle est de présentation masculine et s’identifie comme une lesbienne de 45 ans. Elle vit actuellement dans une province du Nord du Rwanda où Elle est une fière propriétaire d’une entreprise. Elle a soulignée que les étiquettes ne signifient pas grand chose pour elle et qu’elle aime vraiment la cuisine et l’art.

L’adolescence est, généralement, un moment d’exploration et de croissance dans les relations amoureuses. C’est aussi un moment où la plupart des individus apprennent plus sur eux-mêmes et sur les autres en se fréquentant et en expérimentant. Par rapport aux femmes hétérosexuelles, les femmes LBQ dans les années 80 et 90 n’avaient pas les mêmes opportunitées dans ce processus de développement. Aujourd’hui, grâce à la recherche effectuée et des histoires partagées, il existe des informations qui peuvent aider à comprendre le potentiel écart entre les opportunités sociales à l’adolescence pour les femmes LBQ et les femmes hétérosexuelles et comment ces écarts influencent les relations amoureuses à l’âge adulte.

Q: Qu’est-ce que Ça faisait d’etre en couple lesbienne dans les années 80 et 90?

R: C’était intéressant mais vraiment un défi. L’écriture de lettres était la base des communications de couples. Il n’y avait ni technologie ni téléphone portable. Donc l’évolution de nos couples dépendait de ces lettres. Si vous aviez une petite amie et que vous vouliez qu’elle se sente spéciale, vous utilisez uniquement des cartes postales et vous les postiez via le bureau de poste. Je me souviens que j’avais l’habitude d’envoyer des cartes postale à ma petite amie par la poste et pourtant nous étions dans la même école. Cela la surprenait toujours et la rendait absolument heureuse surtout lors des célébrations comme la Saint-Valentin, le jour de son anniversaire, lors des examens finaux, etc. Il fallait aussi, parfois, voyager de très loin. J’avais une petite amie qui vivait en Ouganda, alors pendant les longues vacances, pour lui montrer que je l’aimais; Je voyageais pour la voir d’aussi loin. Cela la faisait toujours se sentir spéciale. Le défi qui se présentait était lorsque les parents de votre petite amie la changeaient d’école. Il était difficile de communiquer avec eux ou même de savoir dans quelle école elle était partie.

 Q: Comment rencontrez vous d’autres lesbiennes à Kigali dans les années 80 et 90?

R: C’était vraiment difficile parce que tout le monde essayait de se cacher. Les écoles étaient strictes sur le lesbianisme au risque d’être expulser. La seule façon de se rencontrer était pendant les matchs et sports interscolaires et les voyages touristiques. C’était plus facile pour les lesbiennes plutot masculin car Il était vraiment difficile d’identifier une lesbienne mais aussi de sortir après le lycée puisqu’il n’y avait pas d’activités qui nous réunissaient toutes. 

Q: Comment avez-vous su à propos de votre sexualité et comment était votre expérience?

J’ai découvert que j’étais lesbienne quand j’avais 14 ans. J’avais une voisine plus âgée que moi, peut-être 8 à 10 ans, après le déjeuner, j’aimais faire la sieste chez elle et nous finissions toujours par nous câliner. Je savais que c’était un genre d’amour différent que je ressentais pour elle et pour aucune autre personne.

Q: Quelle est la différence entre faire des rencontres hier et aujourd’hui?

R: Rencontrer une autre lesbienne était vraiment difficile. Les gens avaient tellement peur qu’il fallait du temps à quelqu’un pour exprimer ses sentiments. Vous ne saviez pas si la personne à qui vous vous exprimez était lesbienne ou non. Aujourd’hui, avec les nouvelles technologies et de plus en plus de gens qui expriment fièrement leur sexualite et identite de genre, c’est devenu plus facile. Grâce aux plateformes numériques ainsi que les différentes espaces misent en place par les organisations LGBTIQ existant, il y a disponibilité de choix sécurisés pour les rencontres.

Q: Quel conseil donnerez-vous aux jeunes lesbiennes du Rwanda, en particulier dans un pays conservateur?

R: Qu’Elles doivent toujours rester prudentes parce que la société est contre nous. Elles doivent se battre pour se protéger, travailler dur et prouver à la société que nous sommes plus que nos sexualités. Se respecter et enfin toujours être gentilles les uns envers les autres.

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